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L'Ile Maurice n'est pas le nombril du monde!

En répétant constamment que l’île Maurice est un centre mondial (dans différents secteurs), beaucoup de nos officiers & acteurs principaux ont, semble-t-il, été séduits par leurs propres mots. Croyant, de manière très simpliste, que le monde se rue vers nous est une grossière erreur. C’est un gaspillage d’argent et d’énergie que de participer dans des évènements internationaux sans pour autant nous débarrasser de nos attitudes prétentieuses envers ceux qui prennent finalement la décision d’investir et/ou de s’installer sur l’île. L’utilisation abusive des mots tels que ‘centre d’excellence’, ‘hub’, ‘classe mondiale’, doit cesser jusqu’à ce que l’on se rende compte qu’on n’est pas encore arrivé à ce niveau. Il y a encore du travail à accomplir, que ce soit au niveau des secteurs privé ou public.


Les officiers de l’état doivent comprendre est que les professionnels exerçant en privé ne sont pas leurs concurrents mais leurs alliés. L’objectif principal, en ouvrant les portes aux capitaux étrangers, est la création d’une richesse économique ; ce qui inclut l’épanouissements des entreprises locales (commerciales, professionnelles, et autres). Tout pays qui ouvre ses frontières le fait dans l’ultime objectif de s’en enrichir (pas uniquement en terme financier) & faire épanouir ses citoyens. Mais non, à Maurice, un site web officiel de premier plan ‘conseille’ les non-mauriciens de ne pas avoir recours aux consultants locaux ! Et si seulement cet organisme était compétent dans son rôle premier…



L’investisseur étranger qui débarque sur l’île est très souvent (et très vite) confronté à une réalité différente de celle qui lui a été communiquée initialement, à travers les magazines et les sites web fleuris de mots hyper-séduisants. A leur arrivée, beaucoup n’ont pu faire face à la frustration constante et ont dû abandonner leurs projets pour rentrer au bercail.


Le premier obstacle sont les institutions à qui sont confiées officiellement les responsabilités de ‘faciliter’ l’immigration des capitaux et compétences vers Maurice. Leurs officiers ne comprennent visiblement pas la stratégie du gouvernement et l’objectif derrière attraction des capitaux étranger sur l’île. L’investisseur se voit dans une position de ‘suspect’ devant répondre à une batterie de questions (idiotes bien souvent) venant d’un officier qui n’a aucune connaissance du monde des affaires. Il a été recruté pour cocher des cases sur les documents.



Un exemple : un officier qui insiste sur les noms des actionnaires et directeurs dans une entité qui n’en a pas besoin. Pour faire plus simple, qui sont les actionnaires et directeurs d’un cabinet médical où le médecin exerce à son propre compte?



Le permis self-employed propose aux professionnels dans des secteur libéraux (médecins, avocat, …) d’installer leurs activités sur l’île. Ce type de permis est fait spécialement pour ceux qui n’ont aucun besoin d’opérer sous une entité juridique distincte ; ils sont eux-mêmes leurs entreprises. Et quand l’officier qui gère et qui traite ce type de permis semble ne pas comprendre cette base, on se pose des questions.



Certains autres organismes, carbure avec un excès de zèle et une incompétence puante. Ils imposent des règles qui n’existent pas et s’empiètent sur des terrains hors de leurs juridictions, allant même imposer un changement des structures de société qui ne sont pas sous leurs contrôles. Cela, couplé à une arrogance nauséabonde, refusant carrément de répondre ou de donner des explications pouvant aider à une meilleure compréhension de leur position. Il faut se plier sinon votre projet est refusé, sans raison, et vous perdez votre investissement.



Il n’y a aucune démarche de communication, de consultation ou de compréhension. Dans leurs tours d’ivoires, le monde à leur merci… situation suffisante & satisfaisante à plus d’un titre.


Sans réaliser les effets de leurs obstinations, ces officiers balaient d’un revers de main, des projets bénéfiques pour l’île.


Il y aussi des officiers pris dans un complexe de supériorité et qui clament haut & fort leurs styles personnels dans le traitement des dossiers. Ils vous demanderont toutes sortes de documents (en contenu et forme) qui ne sont pas inscrits dans les listes officielles. N’essayez pas d’argumenter, votre permis sera refusé.


Il y a comme cela différentes autorités qui semblent agir contre l’immigration des investisseurs, et donc contre la politique d’ouverture du gouvernement. Ces officiers pensent détenir la clé du pays ; certains, j’ai souvent l’impression, prennent un plaisir sadique à refuser les demandes de permis d’opérations ou de séjour. Nous aurions avancés dans notre démarche si certains comprenaient que nous ne sommes pas au centre du monde, si sommes-nous un métropole aui offrirait des opportunités à couper le souffle. Nous sommes au milieu de nulle part, sans ressources … et même sans un marché consommateur important. Nous avons un avenir brillant, mais le présent n’y est pas encore.



Malheureusement le problème ne se situe pas au niveau des corps paraétatiques. Les privés semblent aussi avoir perdu la tête. Les banques en premières lignes. Après avoir été complaisants avec certains gros bonnets (appui politique en support), ces banques sont aujourd’hui devenues un blocage dans tout projet d’investissement.



Comptez entre 4 à 6 mois pour ouvrir un simple compte bancaire. Un étranger dispose d’un maximum de 120 jours par année sur un visa affaires…. A compléter dans ce délai : création de société, ouverture de compte bancaire, transfert des investissement (obligatoire pour avoir son permis), demandes des différents permis. Anticipez également les demandes des documents qui ne figurent pas sur les listes officielles.

Nous n’avons même pas considéré à ce stade les technicalités régissant le projet envisagé, à savoir : disponibilité des compétences nécessaires, financement, local / site, étude de marché, etc.


Mission impossible ! L’investisseur doit compléter toutes les étapes sur deux années ! Et nous sommes en train de bomber le torse criant à tue-tête ‘Maurice est une destination d’affaire !’. Nous en sommes satisfaits rien qu’en entendant nos propres revendications idiotes.


Ceux qui veulent investir et/ou s’installer à Maurice doivent faire face à des nombreux obstacles. Il me faudrait plus de 200 pages pour documenter le tout mais à la base ce qu’il faut traiter c’est l’attitude de certains. Soyons conscients que Maurice n’est pas le nombril du monde. Il n’y a aucune ruée vers cette île minuscule remplie de promesses certes, mais sans attrait réel. Cela ne nous sert pas de vanter des faux mérites qui sont presque à la limite d’une publicité mensongère.



A ce stade précis, on devrait se contenter d’être réaliste, d’accepter nos limites et dégager un plan de travail pour atteindre nos objectifs. Une formation est nécessaire pour tout ceux qui sont en premières lignes car beaucoup n’ont absolument aucune idée des rôles et responsabilités qui leur sont attribuées.


Les professionnels, surtout ceux qui sont dans ce domaine depuis longtemps, ont une perspective beaucoup plus large et arrivent à comprendre les enjeux et les difficultés derrières une immigration – pour dégager des solutions.

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